L’HYPERPHAGIE BOULIMIQUE

L’HYPERPHAGIE BOULIMIQUE – 

“Binge eating disorder”, Spitzer et al., 1993; DSM-IV, 1996

Une relation entre hyperphagie et obésité a largement été mise en évidence. En effet, cette obsession d’une surconsommation alimentaire entraîne une prise de poids plus ou moins importante, conduisant généralement à un surpoids voire à une obésité.

Pourquoi n’est-ce pas simple de manger, alors qu’on ne se pose pas toutes sortes de questions pour d’autres fonctions vitales comme respirer et uriner. Manger s’avère donc un acte assez complexe. Nous sommes sur-stimulés par toutes sortes d’indicateurs qui nous rappellent la nourriture. Nous sommes complètement sur-stimulés! Tout nous rappelle qu’il faut manger, qu’il est bientôt l’heure de manger, etc. Les livres de recettes, les blogues, les publicités, les réseaux sociaux alimentent nos fantasmes culinaires. De plus, dans l’univers collectif, il y a une envie d’être mince et une pression excessive pour la minceur. Constat : les troubles alimentaires sont plus présents que jamais. Voici quelques pistes de solutions possibles pour s’en sortir ou pour mieux apprivoiser cette problématique.

La valse des sentiments

Lorsqu’on s’éloigne de ce modèle de minceur, les gens rapportent un sentiment de déprime, d’échec, de ne pas être fier d’eux et de se sentir coupable. Beaucoup d’efforts doivent alors être déployés pour apprendre à s’aimer, mais la valorisation de la minceur est encore très présente, même malgré toutes les campagnes de sensibilisation à ce sujet.

50% des personnes souffrant d’hyperphagie boulimique auraient des dépendances alimentaires. Quand les gens me parlent de leur rapport à la nourriture, ils parlent comme les gens qui abusent des drogues ou autres dépendances (surconsommation, perte de contrôle, rechute, tolérance)

Saviez-vous qu’on catégorise les épisodes boulimiques comme étant objectif ou subjectif ?

Épisode boulimique objectif : Une grande quantité de nourriture est consommée accompagné d’un sentiment de perte de contrôle

Épisode boulimique subjectif : Une quantité normale de nourriture est consommée, mais cette quantité est perçue comme étant excessive accompagné d’un sentiment perte de contrôle

Les facteurs prédisposants

Certaines personnes sont plus prédisposées à développer de l’hyperphagie boulimique, surtout lorsqu’un événement déclencheur survient et où la personne perd ses repères. Les éléments déclencheurs ne sont pas tous les mêmes et varient grandement d’une personne à l’Autre. Parmi les plus souvent cités, notons les périodes de transition, la séparation, le deuil, la perte de poids, les commentaires que la personne reçoit sur son corps, les traumatismes, etc. Par contre, en hyperphagie boulimique, d’autres éléments viennent aussi s’incruster dans le portrait dont les troubles de la personnalité, certaines dépendances, les abus de substance, le Trouble de Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH), les douleurs chroniques, les troubles anxieux et les problèmes physiques. De plus, s’ajoutent une tendance forte à l’auto-dévalorisation, un sentiment d’incompétence (échec), un sentiment de culpabilité ou une qualité de vie perçue comme étant moins grande. Il y a des gens qui sont plus sensibles émotionnellement que d’autres. C’est une question de tempérament. Il fait partie de l’héritage, de la biologie.

La personne atteinte d’hyperphagie boulimique cherchera souvent ce qui suit :

Des commentaires positifs de la part des proches

De l’approbation sociale

Améliorer sa confiance en soi

Améliorer sa santé physique

Apaiser ses émotions négatives.

Ensuite, c’est la dégringolade, mais toujours de façon insidieuse. On verra ainsi apparaître le cercle vicieux de la restriction alimentaire : Restriction – Frustration – Excès – Culpabilité.

La pression socio-culturelle pour la quête de la minceur (personne n’y échappe) agit sur l’internalisation des pressions (on les met à l’intérieur de nous et elles deviennent nos propres pressions – Le discours est fortement internalisé chez les gens souffrant d’hyperphagie boulimique). Cela agit sur l’insatisfaction corporelle. Par exemple, une personne pourrait croire que son corps n’est pas comme il devrait l’être. Cela amène deux possibilités :

La restriction (Qui amène toujours plus de crises)

Les affects négatifs (Les gens ne s’aiment pas, s’haïssent, ne sont pas à leur goût. L’émotion négative est tellement importante que les crises deviennent un exutoire).

Les débuts sont souvent faciles et la personne est encore en mesure d’exercer un contrôle et de faire aller sa raison, mais la situation s’aggrave souvent de manière à ce que la personne ne sait plus comment s’en sortir. Il faut alors faire attention aux stratégies de perte de poids rapides qui pourrait renforcer le trouble.   Heureusement, il est possible de s’en sortir avec une bonne connaissance de soi et de la volonté. On sait ce qui crée les crises :

La restriction calorique

La restriction cognitive (la plus insidieuse) : la liste d’interdit, les règles qu’on s’impose. Ex. On se retrouve au St-Hubert : au lieu de prendre la poitrine avec la salade de chou, on prend la salade de poulet, mais avec un dessert et un verre de vin. En terme calorique, c’est peut-être équivalent, mais on a été en restriction, car on voulait la poitrine de poulet.

Les émotions : la nourriture est à la fois une façon de célébrer la joie et d’apaiser la tristesse. On n’a pas besoin de confident. On est tout seul avec la nourriture. C’est TRÈS PUISSANT.

Autres désinhibiteurs.

On peut manger de façon plus impulsive devant la télévision ou devant un écran d’ordinateur, car on est moins centré sur nos signaux de faim et de satiété.

La fatigue et le manque de sommeil.

Le stress : il peut couper la faim ou, à l’inverse, nous faire manger. Les stress majeurs vont faire couper la faim alors que les stress mineurs n’ont souvent aucun effet sur l’appétit. Cependant, les stress modérés sont associés à la prise alimentaire. Manger sera une stratégie de gestion du stress. De plus, les personnes obèses sont souvent plus à risque de vivre une désinhibition

Comment s’en sortir?

Lâcher prise sur le poids et le temps de la démarche. Il ne faut pas espérer des résultats très rapides. Il faut RALENTIR. Dans un premier temps, il faut travailler sur les difficultés psychologiques. Ensuite, on discutera sur ce qu’on désire faire avec le corps.

Accepter d’être déstabilisé(e). Changer est difficile et douloureux mais apporte de la fierté et un sentiment de liberté. Il faudra peut-être changer ses croyances, ses comportements, ses façons de penser, etc.

Reconnaître que la démarche n’est pas linéaire ; il y aura des moments plus faciles, d’autres plus difficiles. C’est tout à fait normal, car on ne peut pas être abstinent de la nourriture comme lors de d’autres dépendances. C’est questionnable tout le temps, alors les occasions de faire des faux pas sont multiples. Plutôt que de se taper sur la tête, il faut se questionner sur le pourquoi. « Pourquoi tel événement m’a poussé à manger ? ». Les rechutes deviendront peut-être moins grandes puisque la personne aura alors compris ce qui se passe avec son comportement. Si la personne se tape sur la tête, on génère des affects négatifs. Il faut trouver d’autres stratégies pour calmer les envies. On ne doit pas prendre le poids comme un indicateur unique.

Remettre en question ses croyances (déconstruire pour mieux reconstruire).

Diminuer la restriction alimentaire et cognitive. Pour y parvenir, il faut ramener les aliments sur le même pied d’égalité et non plus les voir comme de « bons » ou « mauvais » aliments.

Il faut se reconnecter avec ses signaux de faim et de satiété et respecter ses préférences.

Être plus globalement actif. Chez les personnes plus artistiques, on peut choisir des projets plus propres à nous. On élargit le concept. Ce n’est pas juste l’effort et les calories dépensées en vue de la perte de poids. Il ne faut pas surinvestir dans cette sphère et il faut lui donner moins d’importance. On ne doit pas le voir dans un côté performance mais plutôt dans une optique de se faire du bien, de bouger, de prendre l’air : magasiner, horticulture, se balader dans les bois, etc. Identifier ses propres désinhibiteurs : distractions (télévision, médias sociaux), fatigue, manque de sommeil, stress, sensibilité aux stimuli agréables, alcool, etc.

Apprendre à nommer et accueillir les émotions (faire des liens entre les émotions et la nourriture plutôt que de tenter de se blâmer d’avoir mangé).

Nuancer les pensées (éviter la pensée extrême du Tout ou Rien) et plutôt comprendre les liens entre les émotions et le besoin de manger.

Visiter son enfant intérieur (ne pas avoir peur d’écouter ce qui se passe en-dedans, soigner les blessures du passé qui nous amènent à manger).

Repenser sa vie actuelle (mettre des priorités et faire le ménage dans ses relations).   Souvent, les gens ne sont pas satisfaits de leur vie au moment présent.  Plus on est satisfait, moins on va avoir besoin de la nourriture pour gérer des situations fâcheuses. Puis-je faire des changements? Parfois, il peut s’agir de petits ajustements ou de gros ajustements (couper des liens, déménager, retourner aux études)

En terminant, le plus important est de reconnaître le chemin parcouru, d’agir et d’oser, de faire preuve de compassion envers soi et de se faire aider au besoin.   N’hésitez jamais à en parler, c’est le premier pas vers la guérison. 

Chantal HELENE

A propos de moi

Je suis Thérapeute et Coach en Hypnose et PNL et aussi Praticien et Formatrice en Anneau Gastrique Virtuel. Je me suis formée à Londres par Sheila Granger sur « The Virtual gastric band». Cette méthode révolutionnaire développée par 

Sheila Granger permet une importante perte de poids durable et surtout de façon  complètement naturelle.  Elle provoque un changement dans les habitudes alimentaires dû à une sensation de satiété.

www.empower-mind.com/fr

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Source : (“Binge eating disorder”, Spitzer et al., 1993; DSM-IV, 1996)

Eve Bernstein Carlson, Ph.D. & Frank W. Putnam, M.D.